Ouarzy's Blog

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Notre révolution numérique

                      

Je réagis volontairement assez peu sur Twitter à tout ce qui concerne de prêt ou de loin la politique, pour plusieurs raisons. Principalement parce que le "débat" dans notre pays est rarement un échange d'idées, mais plutôt un jugement de valeur partisane caricaturale.

Mais là, je vais faire une exception, car pour moi ce Tweet résume parfaitement l’incompréhension qu’ont nos élites du numérique, et sort donc du cadre politique.

 

Mais au fait, c’est quoi notre révolution numérique ? Bon ce serait prétentieux de parler au nom des acteurs du numérique français (dont les développeurs sont les piliers), donc je vais déjà décrire ma révolution numérique, que j'ai par ailleurs déjà abordé ici.

 

Ma révolution, elle parle de hiérarchie plate et de revalorisation de l’humain. Elle transcende d’ailleurs le numérique. Elle part du principe qu’il est plus efficace de collaborer que de contrôler, que des gens investis et respectés sont plus performants que des personnes qu’on dévalorise. Elle considère ses collaborateurs comme des producteurs de valeur, et non pas des centres de coût.

En partant de là on peut placer la satisfaction du client au centre de nos priorités, et se remettre en cause en permanence afin de progresser et d’innover. Cette révolution est une question de culture plus que de technologies.

 

M. Montebourg, est-ce que les leaders mondiaux du numérique, ces entreprises qui ont réellement changées nos vies, ont eu besoin d’être désigné par quelqu’un pour devenir des références? 

Et n’est-il pas contradictoire de penser qu’un énarque peut conduire cette révolution ?

 

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On pourrait aussi demander à GoldmanSachs de révolutionner le système bancaire. Quelqu’un à qui on explique toute sa vie qu’il est l’élite de la nation aura sans doute du mal à comprendre que c’est en supprimant la notion même d’élite, ou plutôt en considérant tous ses collaborateurs comme une élite, en les jugeant uniquement au mérite, qu’on parvient à créer des champions de classe internationale.

 

Des gens qui enchainent la gestion de grandes entreprises comme si « la gestion » était un travail en soit, n’ont aucun intérêt à ce que le mérite prenne le dessus sur la hiérarchie. Car la plupart d’entre eux n’ont pas d’autre mérite que le fait d’être née au bon endroit et d’être énarque.

 

Désigner un héros de la révolution numérique ne prendra pas, car dans notre communauté, nous jugeons au mérite. Et  aujourd’hui, je trouve impressionnant une startup qui lève plus d’un million de dollars pour un projet vraiment innovant. Alors qu'une entreprise héritière de l’empire télécom français, incapable de livrer une box de qualité convenable à ces clients ne me fait pas rêver (si comme moi vous êtes chez Orange, vous savez ce que ça signifie pour eux une box « révolutionnaire »).

 

Continuez à faciliter l’innovation numérique dans notre pays, et vous verrez que les héros émergeront d’eux même. Et je ne pense pas qu’un vaisseau amiral soit nécessaire pour les guider.

 

Je conclurais en disant que cet article n’est pas un plaidoyer anti Stéphane Richard. Je ne connais pas cet homme, et d’après ses déclarations il a l’air plutôt cohérent. On notera d'ailleurs qu'Orange fait partie des plus grands investisseurs dans les réseaux 4G et de fibre optique en France, ce qui montre une volonté forte d'innovation.

Je ne juge donc en aucun cas de sa valeur. J’insiste simplement sur le fait qu’on n’a pas besoin qu’on nous désigne un vaisseau amiral pour notre révolution.

 

Je considèrerais n’importe qui comme étant un leader de notre révolution, le jour où il aura mérité ce titre en innovant en terme de management et de produit dans son entreprise.



25/07/2014
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